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Courir dans la chaleur : Pourquoi vous avez des crampes musculaires ?

Courir sous la chaleur teste votre résistance physique et votre mental. Imaginer ce que ça peut devenir lorsque les crampes s'en mêlent ! Mais pourquoi surviennent-elles ?


À ce moment-là, tout semblait parfait

À ce moment-là, vous êtes largement en avance sur votre temps de la dernière fois. Parfaitement détendu mentalement. Tout se passe super bien. Vous venez de traverser l'une des sections emblématiques du parcours.


À la mi-journée, il faisait extrêmement chaud. Les bénévoles vous conseillaient de vous asperger d'eau, de prendre le temps de vous rafraîchir. Mais la chaleur ne vous gênait pas.


La descente aux enfers

Coureur soleil fin de journée

Vous allez tellement bien que vous attaquez la montée en petite foulée. Sautant d'un rocher à l'autre.


Habituellement, vous faites ce genre de montée en marchant.


Au ravitaillement, vous refaites rapidement le plein d'eau, mais vous n'êtes même pas à sec.


Par cette chaleur, à ce stade, tout le monde est complètement déshydraté. Tout ce qu'on attend, c'est de pouvoir boire en quantité. Vos flasques pleines, vous repartez aussitôt en courant.


Vous vous sentez toujours aussi bien. Vous n'avez ni faim ni soif. Tout est parfait.


À l'approche du sommet, vous commencez tout de même à accuser un peu le coup.


Le coup de grâce

Paysage naturel sous le soleil couchant de fin de journée

Les bénévoles vous attendent au ravitaillement et vous n'évaluez pas encore l'étendue des dégâts. Leurs encouragements vous regonflent à bloc.


Mais dans la descente, l'effort excentrique vous ramène à la réalité. Vous comprenez que vous venez de faire une énorme bêtise.


En quelques instants, vous passez du septième ciel au trente-sixième dessous. Vous voilà incapable de trottiner en descente. Alors que quelques minutes auparavant vous galopiez sans effort en montée .


Le calvaire des crampes

Coureur éprouvant des difficultés, soleil, chaleur

Tout en bas, la plaine est encore loin et vous avez déjà de terribles crampes.


Impossible de relâcher vos quadriceps tétanisés. Parfois, les mollets, les ischios et les adducteurs s'y mettent aussi.


Il reste encore deux énormes sections à franchir. Avec de grosses montées et surtout de longues descentes. La dernière est déjà un cauchemar quand tout va bien. Vous en avez encore pour au moins 2h30 de crampes.


Au ravitaillement, vos proches vous encouragent. Vous disent que ça va passer. Mais vos quadriceps sont plus durs que du bois. Vous savez très bien que c'est impossible, que cela évolue rapidement. Vous repartez pour une heure de véritable souffrance.


Comme prévu, le coup de grâce tombe sur cette épouvantable dernière descente. Ses grosses roches disjointes sont une torture. Chaque fois qu'il vous faut allonger un peu le pas, poser le pied un peu plus bas, tous les muscles de vos jambes se révoltent. Vaut-il mieux courir ou marcher suite à cette chaleur pour éviter les crampes?


Vous n'avez d'autre choix que de vous arrêter.


Appuyé sur un rocher, au bord du chemin, tête basse et jambes tendues, vous essayez de soulager vos quadriceps.


Coureur obligé de s'arrêter à cause de crampes musculaires, soleil, chaleur

La fin en vue

Vous avez peur de ne pas pouvoir terminer.


Avant de repartir, vous vous donnez de grandes claques sur les cuisses pour essayer de les débloquer. Rien n'y fait. Même marcher devient tellement difficile que vous devez descendre à tout petits pas.


Quand la pente s'accentue, vous en venez à marcher en arrière.


Coureur sous le soleil, sentier

Finisher malgré tout

Malgré tout, jamais l'idée d'abandonner ne vous effleure. Clopin-clopant, vous vous rapprochez doucement de la fin de votre calvaire.


Vous vouliez prendre du plaisir. Profiter du moment et des paysages, mais les crampes rendent chaque pas une épreuve en soi. Penser à votre titre de finisher vous aide à supporter la douleur. Quelle histoire vous pourrez raconter si vous allez jusqu'au bout !


Quand vous passez enfin la ligne, votre soulagement est indicible. Vous êtes passés à deux doigts d'un énorme gâchis.


À la recherche d'explications pour courir dans la chaleur et éviter les crampes

Personne recherchant de l'information sur un ordinateur

Votre mésaventure sur les sentiers vous a laissé pensif.


Vous vous jeter sur votre pc. Vous avez besoin de comprendre.


Pourquoi votre corps a cédé alors que tout se passait si bien?


La théorie de la perte des électrolytes

Visage d'un coureur qui transpire à grosse goutte

Vos recherches vous mènent vers la théorie de la perte des électrolytes.


Les crampes que vous avez vécu sont survenues à cause de la transpiration. D'une façon ou d'une autre, vous avez perturber la concentration des sels minéraux dans votre sang.


Vous découvrez que lorsqu'ils sont dissouts dans le sang, ces sels minéraux transportent une charge électrique. Et c'est pourquoi on parle plutôt d'électrolytes.


Équilibre des électrolytes et dysfonctionnements musculaires

En situation normale, votre corps maintient constante la quantité d'eau et les électrolytes présents dans votre sang. Pour vos muscles, cet équilibre est très important.


Par temps chaud, lorsque vous transpirez, vous perdez de l'eau et des électrolytes. Cela réduirait donc la concentration des électrolytes dans votre sang.


Une trop grande variation des concentrations induirait des dysfonctionnements et pourrait aussi vous provoquez des crampes musculaires.


Remise en question de la théorie

Cependant, en y réfléchissant, vous trouvez que quelque chose ne colle pas.


Les limites de la théorie des électrolytes

Bien que plausible, la théorie des électrolytes présente des lacunes. Si elle est vraie, pourquoi les étirements semblaient-ils vous soulager de vos crampes ? Si vos crampes étaient causées par un déséquilibre dans vos électrolytes, la seule manière d'y remédier aurait été de rétablir l'équilibre, non ? Vous auriez dû boire une boisson riche en électrolytes. En y repensant, vous vous souvenez avoir vu des compatriotes ajouter du sel dans leurs flasques au ravitaillement.


La perte d'eau et les concentrations de sels minéraux

Main qui tient une bouteille d'eau sous le soleil, noir et blanc

Par contre, quelque chose vous échappe.

Lorsque vous transpirez, c'est surtout de l'eau que vous perdez. Dans ce cas, la concentration de vos électrolytes devraient augmenter, non ? Le moyen de rétablir l'équilibre aurait été de ne boire que de l'eau.


Enfin, si la perte des électrolytes peut provoquer des crampes pourquoi vous n'en aviez que dans vos membres inférieurs ?


Tout votre système est déséquilibré.


Vous auriez dû avoir des crampes dans tout votre corps, non ? Pas seulement dans les muscles sollicités par votre trail.


La théorie de la fatigue musculaire et du réflexe spinal

Dans votre quête de réponses innassouvies, vous découvrez une autre approche. Plus complexe, mais intriguante. La théorie de la fatigue musculaire et du réflexe spinal.


Le réflexe spinal et la réponse musculaire

Bonhomme articulé en bois avec arrière plan de neurone, réflexe spinal

Vous plongez dans vos souvenirs. Vous avez déjà expérimenté le réflexe spinal sans savoir de quoi il s'agissait.


Vous êtes assis sur la table et quelqu'un donne un petit coup de marteau sur votre genou. Et hop, vous donnez un coup de pied. Ce réflexe est instinctif.


Ce souvenir illustre bien comment, en réponse à un stimulus, le réflexe spinal déclenche une réponse musculaire rapide et involontaire.


Pour bien comprendre, vous devez creuser le sujet. Vous avez cet article qui le fait très bien.

Vous reprenez les grandes idées dans votre réflexion.


Capteur interne de vos muscles

Vos muscles sont composées de fibres musculaires. Dans chaque fibre musculaire, vous avez une petite structure dont le rôle est de garantir que votre muscle ne s'étire pas trop. Ce petit capteur situé à l'intérieur de votre muscle est le fuseau neuro-musculaire (FNM).


Pour le moment, vous comprenez qu'en tapotant sur votre genou l'un de vos muscle a été sollicité. En conséquence, le FNM s'est déclenché et il fait remonter l'information d'un stimulus vers votre cerveau.


Contraction et relâchement musculaire

Agent de sécurité, habillé en bleu, casquette, lunette, homme, oreillette

Vous creusez encore un peu et découvrez qu'il y a deux autres groupes de protagonsites qui entrent en jeu. Le groupe des motoneurones alpha (Alpha) et le groupe des organes tendineux de Golgi (Golgi). Alpha et Gogi ont des rôles opposés. Alpha veut éviter que vos muscles soient trop étirés et Gogi veut éviter qu'ils soient trop contractés. Ils le font dans votre intérêt pour vous éviter la blessure.


Motoneurones alpha

Cerveau, réseau sur fond bleu avec soleil

Alpha vous permet de réaliser n'importe qelle tâche motrice. Tenir votre gourde, soulever votre pied ou courir. Il fait transiter de votre cerveau à vos muscles des signaux électriques via votre moëlle épinière. Lorsqu'un signal électrique arrive à votre muscle, celui-ci se contracte.


Pour en revenir à l'exemple. Le fait de tapoter sur votre genou a provoqué l'étirement de votre quadriceps. En conséquence, le FNM s'est déclenché et il fait remonter l'information vers votre cerveau. Alpha est interpellé et déclenche l'envoi d'un signal vers le même muscle. C'est pourquoi votre quadricep s'est contracté et que vous n'avez pu vous empêcher de donner un coup de pied !


Organes tendineux de Golgi

Golgi quant à lui agit comme un capteur de tension dans le tendon. Il surveille la force de la contraction musculaire. En cas de surtension, il envoie des signaux inhibiteurs pour demander à Alpha de réduire ou de stopper l'envoi de ses signaux.


Dans cette théorie, la fatigue prolongée perturbe ce mécanisme de feedback. Les signaux inhibiteurs envoyés par Golgi deviennt moins efficaces. Mal informé, Alpha continue à envoyer des signaux pour maintenir la contraction dans votre muscle.


Dysfonctionnement nerveux : crampes et fatigue

Tête, cou, profil, cerveau, connections bleu et noir

Ce dérèglement provoque des contractions musculaires prolongées et involontaires. Vos fameuses crampes musculaires.


Vos crampes ne sont en réalité qu'une réponse de votre cerveau à la fatigue musculaire. Lorsque vous courez, des signaux électriques sont envoyés en réaction à un stimulus pour les contracter et les relâcher. Après un effort prolongé, la fatigue peut venir perturber la communication entre Alpha et Gogi.


Le réflexe spinal peut alors provoquer des contractions involontaires et douloureuses. Les crampes.


Vous êtes parvenu au bout de cette théorie. Est-ce qu'elle permet de répondre à tous vos questionnement précédents ?


Réponses à vos questions

Comparée à la théorie de la perte des électrolytes, la théorie de la fatigue musculaire offre des réponses plus complètes à vos questions. Elle tient compte à la fois des aspects physiologiques des muscles et des réponses neurologiques liées à votre niveau de fatigue.


Pourquoi les étirements soulagent de vos crampes ?

Coureur réalisant des étirements sous le soleil pour palier aux crampes musculaires

Lorsque vous effectuez des étirements, l'activité d'Alpha diminue. Peu à peu, vos muscles se détendent.


Pourquoi vous avez des crampes et pas les autres coureurs ?

La réponse réside dans la manière dont chaque coureur gère la fatigue musculaire. Pour aller plus loin, vous pouvez explorer davantage le rôle de la fatigue dans la performance sportive.


Pourquoi les muscles spécifiques à votre effort ont des crampes ?

Jambes d'un coureur, sentier

Selon la théorie de la fatigue musculaire, c'est la position du muscle qui prédispose aux crampes. Plus le muscle est sollicité, plus il se fatigue. Plus le muscle se fatigue, plus il est susceptible de se contracter de manière excessive. Entraînant ainsi des crampes. C'est pourquoi les crampes sont plus fréquentes en fin de course. Lorsque la fatigue musculaire est maximale.




 

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